Les demandes d’aide ont généralement un caractère imprévu et très aléatoire. Les référents prévention contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes n’y échapperont pas.
Se préparer à l’écoute des victimes
En outre, il est important d’être conscient qu’une victime qui parle pour la première fois est bien souvent dans un état de détresse relativement important. Il est également probable qu’elle ait fortement hésitée avant de se tourner vers quelqu’un pour en parler. Il est donc essentiel de pouvoir s’y préparer à minima afin de se sentir prêt le moment venu pour accueillir cette parole dans de bonnes conditions.
Receuillir les témoignages de manière confidentielle
La notion de disponibilité englobe aussi bien celle qui nous est propre que celle qui est directement liée à l’environnement dans lequel on se trouve. Avoir un local libre, à l’écart des lieux fréquentés et suffisamment insonorisé pour y réaliser des échanges de nature confidentielle fait partie des points qui doivent être préparés en amont. Les représentants du personnel peuvent proposer de mettre ce point à l’ordre du jour afin qu’il fasse l’objet d’une réflexion commune qui puisse aboutir sur un consensus.
Se former en tant que référent contre les agissements sexistes et le harcèlement sexuel
Parallèlement à cette disponibilité directement liée à l’environnement, une attention doit également être portée à la disponibilité à l’autre. Pouvoir évaluer son degré de disponibilité à l’autre est un exercice qui peut avoir toute son importance pour assurer sa mission de référent auprès des collaborateurs.
En effet, la quantité de sujets sur lesquels nous sommes mobilisés dans notre vie personnelle et professionnelle, peuvent impacter notre degré de disponibilité à l’autre, ne serait-ce que ponctuellement. Accepter d’échanger avec une victime de harcèlement sexuel et/ou d’agissements sexistes tout en étant saturé(e) par un ensemble de problématiques annexes, c’est prendre le risque de ne pas adopter la bonne posture durant l’entretien, de sortir du cadre de l’échange, mais également de ne pas apporter les réponses adaptées à l’interlocuteur ayant sollicité votre aide.
Être conscient de ces moments de surcharge mentale peut permettre d’adapter son discours notamment en proposant à votre interlocuteur un premier niveau d’écoute succinct qui permettra d’identifier les caractéristiques de sa demande :
- Pourquoi suis-je sollicitée ?
- Quel est le degré d’urgence ?
- Est-ce que quelqu’un peut prendre le relais en attendant que je sois disponible ?
Puis de convenir ensemble d’un autre moment plus propice pour échanger, dans un laps de temps qui, bien entendu doit rester raisonnable.
Enfin, la notion de disponibilité à l’autre a également toute son importance tout au long de l’échange avec votre interlocuteur. La posture adoptée doit permettre de trouver le juste équilibre entre la nécessité de respecter à la fois le rythme de la victime, son besoin d’écoute et le cadre de l’échange. Dans tous les cas, nous conseillons une durée d’entretien qui n’excède pas 45 à 60 minutes au risque de sortir du cadre initial de l’échange et d’endosser consciemment ou non une posture qui ne correspondrait pas à celle attendue du référent prévention contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes.
Formez un référent en matière de lutte contre le sexisme et les agissements sexistes